“Il fut pour ses malades un guide sûr, intelligent, aussi indulgent que compréhensif: sa psychologie était profonde.
Arrivé à une grande maîtrise de lui-même par un effort soutenu de plusieurs années,
il dominait ses malades et ses amis qui parlaient de lui comme d’un homme mystérieusement différent du reste de l’humanité et malgré cela,
intensivement humain, aimable et tendre”
Une fois rentré à Genève, en 1887, il est recruté comme médecin à l’hôpital du canton où il est en service pendant deux ans. Durant cette période, il est atteint d’une forme sévère de scarlatine qui l’affaiblit longuement. Vittoz élabore sa Méthode au cours de sa maladie : un parcours de soin qui naît de son intérêt pour l’aspect psychologique de la souffrance. À partir de ses difficultés personnelles, il élabore la Méthode sur lui-même afin de l’expérimenter consciencieusement avant de la proposer à ses patients.
La méthode s’adressait en particulier à la catégorie des « psychasthéniques » qui constituaient la majorité de sa clientèle. Le terme « psychasthéniques », en usage au dix-neuvième siècle et désormais obsolète, désignait les malades atteints de diverses problématiques neuropsychologiques.
À l’origine, Vittoz apprend l’hypnose comme instrument de soin, mais très vite, il l’abandonne. Cet instrument ne le satisfait pas car il rend le patient passif et dépendant du thérapeute.
Vittoz aspire à un traitement non palliatif mais curatif qui puisse libérer le malade de ses idées morbides, de ses phobies et de ses obsessions. C’est alors qu’il s’oriente vers une méthode totalement originale qu’il définit « Rééducation du Contrôle Cérébral » dans laquelle, à partir d’un travail simple et concret sur tout l’appareil sensoriel, il est possible d’arriver à un fonctionnement correct de l’activité cérébrale. La Méthode prend forme et est rapidement connue dans toute l’Europe. Pendant ce temps, Vittoz travaille comme médecin dans le canton de Neuchâtel, à Les Verrières, près de la frontière française.
La notoriété obtenue le pousse à se transférer à Lausanne pour élargir sa clientèle étrangère qui était du reste déjà importante et en 1911, il publie le livre qui présente le résultat de ses recherches: Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral.
Atteint d’une tumeur, il meurt le 10 avril 1925.
Son hérédité a été conservée par des praticiens qui, aujourd’hui, à l’écoute des exigences de notre temps, guident les personnes en respectant fidèlement le parcours de soin qu’il avait mis en place.
Encore aujourd’hui, ils se laissent éclairer par la sagesse qui ressort de ses écrits et par ceux qui l’ont connu.
La Méthode Vittoz
Le docteur Roger Vittoz a élaboré la méthode qui porte son nom au début du vingtième siècle.Il a été parmi les premiers à porter son attention sur les effets physiques du stress, des problématiques psychologiques, des émotions, si bien qu’il a été considéré à juste titre comme le père de la médecine psychosomatique.
Sa méthode repose sur la rééducation de la perception sensorielle : la personne travaille sur ses sensations qui, en tant qu’expérience de l’ "ici et maintenant", la stabilisent dans la réalité du moment.
De cette façon, les sensations contribuent à développer une présence active et consciente:
- dans le corps
- dans les actions quotidiennes
- dans les pensées et les émotions
La présence à soi-même et au moment présent, grâce aux sensations, est définie « état réceptif ».
"La réceptivité, c’est tout" affirme le docteur Vittoz. Qu’est-ce que cela signifie?
C’est seulement en partant d’un état réceptif approprié qu’il est possible de gérer les situations de fatigue mentale, de fatigue, de stress, d’anxiété, de tensions physiques et nerveuses, de situations émotionnelles difficiles…et ainsi de se rapprocher d’un état de bien-être global qualifié par le Docteur Vittoz de "contrôle cérébral".
Chacun de nous a les instruments innés du contrôle cérébral. Ce sont, en plus de la capacité de vivre les sensations, la concentration et l’élan de la volonté.
La Méthode Vittoz propose un travail sur ces instruments pour qu’ils puissent être utilisés au mieux afin de permettre à chacun d’affronter ses difficultés, dans le but d’obtenir une meilleure qualité de vie.